En ce monde de notre oubli, Ombres nous sommes de nous-mêmes, Et les gestes réels que nous faisons Dans l’autre où, âmes, nous vivons, Sont ici feintes et grimaces.
Tout est nocturne et confus Dans nos échanges d’ici-bas Projections, fumée diffuse Du feu qui brille celé Au regard qui donne la vie.
Mais l’un ou l’autre, en un éclair D’attention vive, pourra voir Dans l’ombre et dans son mouvement S’ébaucher le dessein outre-monde Du geste qui soutient sa vie.
Alors il découvre le sens De ce qu’il singe ici-bas Et tourne vers son corps perdu, Image de l’entendement, L’intuition d’un regard.
Du corps ombre nostalgique Et mensonge conscient du lien Qui l’attache à la merveilleuse Vérité qui la jette, anxieuse, Sur l’aire du temps et de l’espace.