C’est justement la notion de « structure » qui apparaît aujourd’hui comme une protestation en nous du besoin de globalité et de simultanéité contre cette acceptation de la séparation, de la succession et de la distance, une revendication de la science parfaite contre l’inachèvement de la science pratique, toujours obnubilante, et sa dispersion dans la multiplicité des mots. C’est parce qu’il se produit en nous, à un moment donné, une crise de la multiplicité, que nous tirons de nous cette notion de « structure » qui à son tour tire malgré eux les mots de leur cours linéaire et les oblige à se poser ensemble, structuralement, c’est-à-dire dans un ensemble de relations immanent à toute relation et d’où toute univocité est bannie, afin que soit abolie en nous la contradiction du successif et du simultané. Dans leur statut de mots relativement isolables, les noms ne sont plus alors que des pôles de structures elles-mêmes encore partielles, annonçant la nécessité d’une structure absolue qui sera l’abolition de toute partialité mais aussi de tous les noms. S’ils demeurent en nous, c’est comme repères mémoratifs ou historiques des degrés d’ « intensité » de notre vision, étant bien compris que la notion d’intensité elle-même est une notion d’arrivée et non de parcours, et qu’on ne peut s’en servir de façon non naïve que si l’on a accédé à un mode de vision qui présentifie à jamais le rétrospectif.
Abellio (SA) – structure
ABELLIO, R. La Structure Absolue. Paris: Gallimard, 1965.
TERMOS CHAVES: percepção
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