Gordon (IMA:62-63) – Noz Cósmica

A noz, com efeito, graças às duas partes facilmente separáveis de sua casca, se prestava, melhor ainda que o ovo, a uma identificação com a caverna ritual. Eis porque ela se tornou, em muitos lugares, um símbolo de morte e ressurreição, e se vinculou estreitamente aos usos iniciáticos, assim como aos costumes nupciais, que dele formam o prolongamento.

destaque

As especulações sobre a caverna e o ovo levaram não somente à sacralização dos ovos [sacralização que lembram os ovos de Páscoa, que foram, inicialmente, ovos iniciáticos], mas também a sacralização das nozes, e em contrapartida, da nogueira. A noz, com efeito, graças às duas partes facilmente separáveis de sua casca, se prestava, melhor ainda que o ovo, a uma identificação com a caverna ritual. Eis porque ela se tornou, em muitos lugares, um símbolo de morte e ressurreição, e se vinculou estreitamente aos usos iniciáticos, assim como aos costumes nupciais, que dele formam o prolongamento. Segundo uma velha lenda eslava, as poucas pessoas que escaparam ao Dilúvio se salvaram em uma casca de noz. Segundo diversos contos folclóricos, é de uma noz que sai a boa fada que fia o ouro e as pérolas. As nozes vistas em sonho anunciam sempre a riqueza, este fruto, imagem do mundo subterrâneo, sendo o princípio de todos os bens. Em um conto popular inglês é uma casca de noz que o Pequeno Polegar é posto por sua mãe. Na Bretanha, até nossos dias, os jogos de noz tiveram um grande papel nos perdões, que são a continuação de antigas cerimônias iniciáticas locais.

original

Les spéculations sur la caverne et l’œuf ont entraîné non seulement la sacralisation des œufs [sacralisation que rappellent nos œufs de Pâques, qui furent, au début, des œufs initiatiques], mais aussi la sacralisation des noix, et, par contre-coup, celle du noyer. La noix, en effet, grâce aux deux parties aisément séparables de sa coque, se prêtait, mieux encore que l’œuf, à une identification avec la caverne rituelle. C’est pourquoi elle est devenue, en tant de lieux, un symbole de mort et de résurrection, et s’est étroitement liée aux usages initiatiques, ainsi qu’aux coutumes nuptiales, qui en forment le prolongement. D’après une vieille légende slave, les quelques personnes qui échappèrent au Déluge se sauvèrent dans une coquille de noix. D’après divers contes folkloriques, c’est d’une noix que sort la bonne fée qui file de l’or et des perles. Les noix vues en songe annoncent toujours la richesse, ce fruit, image du monde souterrain, étant le principe de tous les biens. Dans un conte populaire anglais c’est dans une coquille de noix que Tom Pouce est placé par sa mère. En Bretagne, jusqu’à nos jours, les jeux de noix ont joué un grand rôle dans les pardons, qui sont la suite d’anciennes cérémonies initiatiques locales. — Jadis, d’autre part, le jeune marié romain jetait des noix sur sa route. En certaines régions de Sicile, on répandait, encore au XIXe siècle, des noix sur le passage des nouveaux époux. En Grèce les nouveaux mariés distribuent des noix et des amandes aux assistants. En Roumanie, ce sont les invités à une noce qui répandent des noix. Aux noces des paysans de Lettonie, on distribue des noix et des pains d’épices. Bien d’autres exemples seraient à citer. — En ce qui concerne le noyer, son caractère divin, si nettement attesté dans la Grèce antique [au point qu’on se suspendait par les cheveux à ses branches afin d’en [63] paraître le fruit et d’être recréé par son mana], s’est dégradé conformément à la règle générale : il est devenu arbre des sorcières; l’on ne doit pas s’asseoir à son ombre; sinon, l’on « attrape la mort »; c’est un végétal funéraire; on a oublié que, s’il faisait mourir, c’était pour faire revivre avec plus de plénitude [voir Gubernatis, La Mythologie des Plantes, t. II, art. noyer].