Os dois termos nos foram propostos como formando antítese. A via que segue nossa investigação parece bem nos conduzir a um esquema de experiência espiritual onde, longe de se excluir, eles se interpenetram um no outro. Recapitulemos as etapas: cada ser é uma forma epifânica (mazhar, majla) do Ser divino que se manifesta como revestido de um ou de vários de seus Nomes. O universo é a totalidade dos Nomes de que Ele se nomeia quando nós o nomeamos para eles. Cada Nome divino manifestado é o senhor (rabb) do ser que o manifesta (Quer dizer que é seu mazhar). Cada ser é a forma epifânica de seu Senhor próprio (al-rabb alkhass), quer dizer não manifesta a Essência divina que cada vez particularizada e individualizada neste Nome. Nenhum ser determinado e individualizado não pode ser a forma epifânica do Divino em sua totalidade, quer dizer do conjunto dos Nomes ou dos «Senhores». Cada ser, diz Ibn Arabi, não tem como Deus senão seu Senhor em particular, é impossível que tenha o Todo».
Ainsi se dessine un schéma fixant une sorte de kathénothéisme vérifié dans le contexte d’une expérience mystique ; il ne s’agit pas d’une fragmentation de l’Etre divin, mais de sa présence totale chaque fois en tant qu’individualisée dans chaque théophanie de ses Noms, et c’est revêtu chaque fois de l’un de ces Noms qu’il apparaît comme Seigneur. Ici trouve place un autre motif essentiel pour la spiritualité de l’école d’Ibn Arabi, à savoir le secret qui constitue ce Seigneur comme Seigneur, le sirr al-robûbîya. A défaut d’un terme abstrait impossible à former sur le mot « seigneur », et afin de suggérer le lien chevaleresque unissant le seigneur divin et le vassal de son Nom, nous pouvons traduire cette expression par « le secret de la suzeraineté divine ». Que faut-il entendre sous ces mots ? Un propos de Sahl Tostarî rapporté par Ibn Arabi nous en dévoile la profondeur : « La suzeraineté divine a un secret, et c’est toi — ce toi qui est l’être à qui l’on parle ; — si (ce toi) venait à disparaître, cette suzeraineté serait également abolie. » Nous trouvons dans un pareil propos une référence implicite au phénomène d’Amour primordial évoqué dans le hadîth : « J’étais un Trésor caché, j’ai aimé à être connu », — puisque son être-connu dépend de toi (ce qui veut dire que lorsqu’il est connu par toi, c’est qu’il se connaît en toi), — et nous trouvons par là mème l’énoncé d’une situation dialogique essentielle, qu’aucune imputation de monisme ne peut altérer.
(CorbinIbnArabi)