Baillet
Ce terme a subi le sort exactement contraire du précédent. Il a de nos jours, pratiquement sans exception, un sens négatif. Est oisif, selon l’acception moderne, celui qui est inutile à lui-même et aux autres. Etre oisif et être indolent, distrait, inattentif, paresseux, enclin au “ dolce farniente ” de l’Italie des mandolines pour touristes, reviennent plus ou moins au même aujourd’hui. Le latin otium avait par contre le sens de temps libre, correspondant essentiellement à un état de recueillement, de calme, de contemplation transparente. L’oisiveté au sens négatif – sens connu aussi de l’Antiquité – n’était que ce à quoi elle peut conduire quand elle est mal employée : dans ce cas uniquement on put dire, par exemple, hebescere otio ou otio diffluere, s’abrutir ou se laisser aller par oisiveté. Mais ce n’est pas le sens courant. Cicéron, Sénèque et d’autres auteurs classiques comprirent l’otium comme la contrepartie, saine et normale, de tout ce qui est activité, et même comme la condition nécessaire afin que l’action soit vraiment activité, non agitation, affairement (negotium), “ travail ”.
On peut aussi se référer aux Grecs puisque Cicéron écrivit : Graeci non solum ingenio atque doctrina, sed etiam otio studioque abundantes – “Les Grecs sont riches non seulement en dons innés et en doctrine, mais aussi en oisiveté et en application ”. D’un personnage comme Scipion l’Ancien on avait l’habitude de dire : Nunquam se minus otiosum esse quam cum otiosus esset, aut minus solum esse quam cum solus esset – “ II n’était jamais aussi peu oisif que lorsqu’il ne faisait rien, et jamais aussi peu seul que lorsqu’il jouissait de la solitude ”, ce qui met en évidence une variante “ active ”, au sens supérieur, de l’“ oisiveté ” et de la solitude. Et Salluste : “ Maius commodum ex otio meo quam ex aliorum negotiis reipublicae venturum ” – “ Mon oisiveté sera plus utile à l’État que l’affairement des autres ”. On doit à Sénèque un traité qui s’intitule justement De otio, dans lequel l’“ oisiveté ” est décrite comme menant progressivement à la contemplation pure. Certaines idées caractéristiques de ce traité valent la peine d’être rapportées ici. Selon Sénèque, il y a deux États : l’un, grand et privé de limites extérieures et contingentes, contient à la fois les hommes et les dieux ; l’autre est l’État particulier, terrestre, auquel on appartient par la naissance.
Or, dit Sénèque, il y a des hommes qui servent les deux États à la fois, d’autres qui ne servent que le plus grand, d’autres encore qui ne servent que l’État terrestre. L’État le plus grand, on peut le servir aussi par l’“ oisiveté ”, pour ne pas dire surtout par l’oisiveté – en cherchant donc en quoi consiste la virtus, la force et la dignité viriles : huis maiori rei publicae et in otio deservire possumus, imno vero nescio an in otium melius, ut quaeremus quid sit virtus. L’otium est étroitement lié à la tranquillité d’âme du sage, à ce calme intérieur qui permet d’atteindre les sommets de la contemplation ; laquelle contemplation, pour peu qu’on la comprenne dans son sens juste, traditionnel, n’est ni évasion du monde ni divagation, mais approfondissement intérieur et élévation jusqu’à la perception de l’ordre métaphysique que tout homme véritable ne doit cesser de voir dans sa vie même et dans son combat au sein d’un État terrestre.
Du reste, dans le catholicisme lui-même (quand on n’avait pas encore pensé au Christ travailleur qu’il faut honorer le 18 mai et quand on ne pratiquait pas encore l’“ ouverture à gauche ”) a figuré l’expression sacrum otium, “ oisiveté sacrée ”, en référence, précisément, à une activité contemplative. Mais dans une civilisation où l’action a fini par revêtir les aspects ternes, physiques, mécaniques et mercenaires d’un travail, même quand celui-ci doit tout à la tête (les “ travailleurs intellectuels ” qui ont naturellement leurs “ syndicats ” et qui font valoir, eux aussi, des “ revendications catégorielles ”), le sens positif et traditionnel de la contemplation devait inéluctablement disparaître. C’est pourquoi la civilisation moderne ne doit pas être considérée comme une civilisation “ active ”, mais comme une civilisation d’agités et de névropathes. Comme compensation du “ travail ” et de l’usure d’une vie qui s’abrutit dans une agitation et une production vaines, l’homme moderne, en effet, ne connaît pas l’otium classique, le recueillement, le silence, l’état de calme et de pause qui permettent de revenir à soi-même et de se retrouver. Non : il ne connaît que la “ distraction ” (au sens littéral, distraction signifie “ dispersion ”) ; il cherche des sensations, de nouvelles tensions, de nouveaux excitants, comme autant de stupéfiants psychiques. Tout, pourvu qu’il échappe à lui-même, tout, pourvu qu’il ne se retrouve pas seul avec lui-même, isolé du vacarme du monde extérieur et de la promiscuité avec son “ prochain ”. D’où radio, télévision, cinéma, croisières organisées, frénésie de meetings sportifs ou politiques dans un régime de masse, besoin d’écouter, chasse au fait nouveau et sensationnel, “ supporters ” en tout genre et ainsi de suite. Chaque expédient semble avoir été diaboliquement disposé pour que toute vie intérieure soit détruite, pour que toute défense interne de la personnalité soit interdite dès le départ, pour que, tel un être artificiellement galvanisé, l’individu se laisse porter par le courant collectif, lequel, évidemment, selon le fameux “ sens de l’histoire ”, avance vers un progrès illimité. (EVOLA – L’Arc et la Massue)
Original
Per questo termine è successo il contrario del precedente: esso oggi ha assunto quasi senza eccezione un significato negativo. È ozioso, secondo l’accezione moderna, chi è inutile a sé stesso e agli altri. Essere ozioso e essere indolente, svagato, inattivo, svogliato, incline al «dolce far niente» dell’Italia mandolinista per turisti oggi è, più o meno, lo stesso. Invece latinamente otium significava un tempo libero, corrispondente essenzialmente ad uno stato di raccoglimento, di calma, di trasparente contemplatività. L’ozio in senso cattivo – senso conosciuto anche nell’antichità – appariva soltanto come ciò a cui esso può condurre quando venga usato male: unicamente in questo caso si potè dire, ad esempio, hebe-scere odo o otio diffluere, ossia instupidirsi o disfarsi per ozio. Ma questo non è il significato prevalente. Da un Cicerone, da un Seneca e da vari altri classici Votium fu inteso soprattutto come la controparte, sana e normale, di tutto ciò che è attività, anzi come la condizione necessaria affinché il fare abbia davvero carattere di attività, non di agitazione, non di affaccendamento (negotium), non di «lavoro».
Il riferimento va anche ai Greci, se Cicerone scrisse: Graeci non solum ingenio atque doctrina, sed etiam otio studioque abundantes, «I Greci sono ricchi non soltanto di doti congenite e di dottrina ma anche di ozio e applicazione». Ma di una figura come Scipione il Vecchio si usò dire: nunquam se minus otiosum esse quarn cum otiosus esset, aut minus solum esse quam cum solus esset, «mai egli era meno ozioso di quando stava in ozio, e mai meno solo di quando era solo», il che mette in evidenza un tipo «attivo» in senso superiore di «ozio» e di solitudine. E Sallustio: Maius commodum ex otio meo quam ex aliorum negotiis reipublicae venturum, «il mio ozio sarà più utile allo Stato che non l’affaccendamento degli altri». A Seneca si deve un trattato che s’intitola appunto De otio, nel quale l’«ozio» assume gradatamente i tratti della contemplazione pura.
Vale riportare alcune idee caratteristiche di questo trattato. Secondo Seneca vi sono due Stati: l’uno, grande e privo di limiti esteriori e contingenti, abbraccia ad un tempo gli uomini e gli dèi; l’altro è quello particolare, terreno, al quale si appartiene attraverso la nascita.
Ora, dice Seneca, vi sono uomini che servono i due Stati ad un tempo, altri che servono soltanto quello più grande, altri ancora che servono unicamente quello terreno. Lo Stato più grande lo si può servire anche nell’«ozio», per non dire: meglio nell’ozio – nell’investigare in che consiste la virtus, la forza e la dignità virile: huis maiori rei publicae et in otio deservire possumus, imno vero nescio an in otium melius, ut quae-remus quid sit virtus. L’otium viene strettamente connesso alla tranquillità d’animo del saggio, a quella calma interiore che permette di raggiungere gli apici della contemplazione: la quale contemplazione, se intesa nel senso giusto, tradizionale, non significa evasione dal mondo e divagazione, bensì approfondimento interiore e elevazione fino alla percezione di quell’ordine metafisico che ogni vero uomo non deve cessare di avere in vista nel suo stesso vivere e lottare in uno Stato terreno.
[52] Del resto, nello stesso cattolicesimo (quando non si era ancora escogitato il Cristo lavoratore da onorare il 1 ° maggio e non ci si era ancora «aperti a sinistra») ha figurato l’espressione sacrum otium, «ozio sacro», con riferimento, appunto, ad una attività contemplativa. Ma in una civiltà nella quale ogni azione ha finito con l’assumere i tratti grigi, fisici, meccanicistici e mercenari di un lavoro perfino quando viene svolta dalla mente (i «lavoratori intellettuali», che hanno anche loro i «sindacati» e si battono per le «rivendicazioni di categoria») il significato positivo e tradizionale della stessa contemplazione doveva andare perduto. Ed è così che nei riguardi di quella moderna è il caso di parlare non tanto di una «civiltà attiva» quanto di una civiltà di agitati e di nevropatici. Come compensazione al «lavoro» e reattivo al logorio di una vita abbrutentesi in un vano agire e produrre, l’uomo moderno non conosce, infatti, Votium classico, il raccoglimento, il silenzio, lo stato di calma e di pausa in cui si toma a sé stessi e si ritrova sé stessi. No: egli conosce soltanto la «distrazione» (nel senso letterale, distrazione vuol dire dispersione): cerca sensazioni, cerca nuove tensioni, cerca nuovi eccitanti quasi in un quadro di stupefacenti psichici. Tutto, pur di sfuggire a sé stessi, pur di non trovarsi soli con sé stessi, isolati dal frastuono del mondo esterno e dalla promiscuità col proprio «prossimo». Donde radio, televisione, cinema, crociere, frenesia di meetings sportivi o politici in un regime di massa, bisogno di udire, caccia al fatto nuovo o sensazionale, «tifi» d’ogni genere, e via dicendo. Ogni espediente sembra essere stato messo diabolicamente in opera a che qualsiasi vita veramente interiore sia distrutta, a che ogni difesa interna della personalità sia impedita d’anticipo, a che, quasi come un essere artificialmente galvanizzato, l’individuo si lasci portare dalla corrente collettiva la quale, naturalmente, secondo il cosidetto «senso della storia», va avanti in un illimitato progresso.