Le poète sait l’art de feindre.
Il feint si complètement
Qu’il en vient à feindre qu’est douleur
La douleur qu’en fait il sent.
Et ceux qui lisent ses écrits
Dans la douleur lue sentent bien
Non les deux qu’il a connues,
Mais celle qu’ils n’éprouvent point.
Et ainsi, en ses engrenages
Tourne, jouet de la raison,
Ce petit train mécanique
Qui de cœur a reçu le nom.
(Trad. Armand Guibert)