Abou-Hâmid Mohammad al Ghazâli, d’un des penseurs les plus originaux et des meilleurs prosateurs de l’Islam, à la fois en arabe et en persan, surnommé Hojjat-ol-Islâm (l’argument décisif de l’Islam) naquit près de Tous, en Khorasan (comme Firdousi et Nizâm-ol-Molk), en 1058. Il poursuivit ses études à Nichâpour sous la direction du célèbre docteur Imâm-ol-Hara-maïn; en 1091, le Ministre Nizâm-ol-Molk le nomma professeur de jurisprudence à l’Université Nizâmiya de Bagdad; en 1095, après une crise de conscience, conséquence de ses méditations philosophiques et mystiques, il abandonna l’enseignement pour mener la vie ascétique ; durant une dizaine d’années, changeant plusieurs fois de résidence, il composa son ouvrage capital Ihyâ Oloum-ed-Dîn {La rénovation des sciences religieuses) et d’autres ouvrages importants. En 1105, il accepta une chaire à l’Université de Nichâpour mais ne tarda pas à se retirer dans sa ville natale où il se contenta de diriger quelques disciples. Il mourut en 1111. L’influence de ce grand homme est encore considérable à juste titre. Sa Kîmiyâ-yè-sa’adat (l’Alchimie de la béatitude) est un abrégé simplifié, en langue persane, de son Ihyd, écrit en arabe, à l’usage des théologiens.
Anthologie persane (XI-XIX siècles)
Henri Massé
Payot, Paris, 1950