Anthologie Persane (XI-XIX siècles). Dir. Henri Massé. Payot, 1950.
Universellement connu comme auteur de robâ’î sous le nom de Khayyam, il s’appelait Omar ben Ibrahim al-Hrayyâmi ; d’où son tahralloç : Hrayyâm qui signifierait : « fabricant de tentes », peut-être en souvenir d’un de ses aïeux. Né à Nichapour ou aux environs, il se distingua de bonne heure par ses capacités dans les sciences exactes. En 1074, il fut un des savants que Malik-Chah, le grand sultan seldjoukide, chargea de réformer le calendrier. Outre les mathématiques et l’astronomie, il avait étudié philosophie, jurisprudence, histoire et autres sciences. Il mourut en 1132. L’historien Rachîd-od-Dîn rapporte qu’il fut condisciple et ami du ministre Nizâm ol Molk (cf p. 126) et de Hassan Çabbâh, le grand maître des Assassins ; mais cette affirmation ne semble pas compatible avec la chronologie. Ses célèbres robâ’î (nommés improprement quatrains, cf. p. 7) posent un problème d’authenticité sans doute insoluble (cf. E. I., III, p. 1054-55). Cependant il semble qu’on puisse rejeter tous les robâ’î mystiques pour retenir ceux qui présentent un caractère nettement pessimiste ou qui conseillent de cueillir dès à présent les roses de la vie; ainsi leurnombre, de 464 (éd. ettrad. J.-B. Nicolas, Paris, 1867) se réduit à 121 (éd. Christensen, Critical studies in the Rubâ’iyât, Copenhague, 1927) ou à 178 (éd. Foroughi-Ghani, Téhéran, 1321/1943). Naguère encore, au jugement des Iraniens, la valeur scientifique de Hrayyâm l’emportait le plus souvent sur son génie poétique. Avec une concision saisissante, il sait exprimer l’angoisse causée par la brièveté de la vie et notre impuissance à comprendre l’énigme de l’univers.
Les trois traductions exactes des Quatrains en langue française sont celles de J.-B. Nicolas (prosaïque), Claude Anet et Mohammed Qazwini (plus littéraire), Etessam Zadeh (Téhéran, 1931, en vers).
Traités scientifiques. — L’algèbre d’Omer Alkhayyami, publiée, traduite par F. Woepke. (Sur ces traités : E. I., III, p. 1054.)
On lui attribue le Naurouz-nâmè (éd. Téhéran, 1933 ; analysé et partiellement traduit par H. Massé, Annales de l’Institut d’études orientales de l’Université d’Alger, t. III, 1937, p. 238-257).
La traduction des robâ’î suivants est inédite.