Dans la poésie contemporaine, la beauté et la sincérité font le plus souvent défaut : la beauté pour la simple raison que l’âme des poètes – ou plutôt de ceux qui fabriquent ce qui tient lieu de poésie – en est dépourvue, et la sincérité à cause de la recherche artificielle et mesquine d’expressions insolites qui excluent toute spontanéité. Il ne s’agit plus de poésie, mais d’une sorte de froide orfèvrerie avec de fausses pierres, d’une élaboration méticuleuse qui est aux antipodes du beau et du vrai. Et comme la muse ne donne plus rien, puisqu’on la tue a priori, – car la dernière chose que l’homme « actuel » accepterait, c’est de paraître naïf,- on provoque dans l’âme des vibrations et on la, coupe en morceaux1. (Frithjof Schuon, Perspectives spirituelles et faits humains)
Les mêmes remarques valent pour la musique contemporaine; ce n’est plus de la musique, mais autre chose. A l’extrême opposé des arts « vibratoires » ou « sonores », nous avons rencontré des tendances inverses, mais en réalité complémentaires, à savoir des essais d’une architecture « dynamique », voire « végétative ». ↩