original
Les actes que les hommes commettent dans les limites de leur responsabilité, mais dans la pleine connaissance humaine, ne peuvent pas être considérés seulement comme des faits matériels apportant une modification temporaire à un ordre physique essentiellement passager lui-même.
Ils ne sont pas seulement aussi des effets réfléchis de la volonté humaine, et capables de fournir des conséquences morales, et de causer un trouble ou une amélioration dans les fonctions sociales ou dans les rapports entre les individus.
Ils sont aussi — ils sont surtout — des émissions d’énergie, des efforts psychiques, des déplacements de forces nerveuses et immatérielles, des changements d’ équilibre dans la statique et dans la dynamique du monde invisible, des déviations de courants dans l’aura de l’humanité. Ces phénomènes de notre nature seconde sont aussi indéniables, aussi certains par leurs conséquences, que les phénomènes de variations de poids, de densité, de masse, que l’on constate dans notre nature immédiate ; mais parce qu’invisibles — généralement du moins — et parce que situés dans un milieu où les cinq sens de l’homme ne sauraient exercer qu’un contrôle fugitif et tout à fait exceptionnel, ces phénomènes, qui ne se rappellent pas d’une sorte tangible à notre attention, sont inconnus de la foule, et sont comptés pour rien, ou à peu près, par ceux-là même qui ont soupçonné le plus véhémentement leur existence.
Or ce sont là précisément les phénomènes les plus importants que peut susciter l’action humaine ; ce sont les seuls qui demeurent, et qui, par un jeu de mouvements réciproques et parfaitement coordonnés, ont une existence perpétuelle ; ce sont eux seuls qui ont une résultante sur tous les plans, un écho dans tous les mondes, et qui portent en eux ce caractère de pérennité que, au fond, doit avoir normalement tout ce [77] que dit, pense ou agit un homme, parcelle infinitésimale, mais certaine, de ce Tout indicible dont l’Éternité est une dimension.
Cette importance capitale et prépondérante des seuls mouvements psychiques de l’action se détermine le plus facilement qu’il est possible ; en effet, les conséquences matérielles de l’acte humain ne peuvent dépasser la matière, ni dans le temps ni dans l’étendue ; elles sont donc limitées expressément au plan même où l’acte a été commis ; et, par conséquent, elles sont nulles en dehors du regard humain.
De même les conséquences morales ou logiques de l’acte volontaire ne peuvent dépasser les limites où se meut la volonté et où se connaît la responsabilité de l’auteur. Nous avons vu longuement ailleurs comment le statut même de l’humanité actuelle restreignait entre la vie et la mort pour l’individu, entre l’état anté-humain et l’état post-humain pour l’espèce, la liberté, la responsabilité et partant la sanction. Les conséquences réfléchies de la volonté humaine ont les mêmes limites que la stase, en dehors de laquelle cette volonté n’est plus distincte, ou, en tout cas, n’est plus la volonté que nous nous connaissons, et qui nous détermine des hommes… Et ces deux constatations, outre qu’elles sont le fruit logique de raisonnements parfaitement nets et sans ambiguïtés ou détours possibles, sont toutes naturelles, puisque, soit dans le plan matériel, soit dans le plan volontaire, l’homme, en agissant, n’a influencé que des choses au pouvoir de l’homme, ou que des sentiments du domaine humain.
Mais, si nous considérons l’acte comme dépenseur d’énergie et, par conséquent, comme émetteur de vibrations nerveuses dans l’atmosphère psychique, comme propulseur d’une vague de l’océan fluidique qui nous baigne et qui baigne l’univers, nous concevons immédiatement que le mouvement ainsi produit, s’exerçant hors du plan humain, échappe à notre contrôle, à notre portée, et à notre responsabilité même (en tant du moins que responsabilité limitée de l’état humain). Et les caractères typiques de ces mouvements sont à retenir : ils ne sont pas contrôlables par nous, une fois émis, ils échappent pour toujours à notre influence, enfin, et bien que, au fur et à mesure des « interversions de courant », celui-ci diminue d’intensité jusqu’à devenir imperceptible, la série des mouvements n’en est pas moins connue.
Mais, sans nous attarder à considérer ces caractéristiques, que je puis pour ainsi dire qualifier d’ extérieures, voyons, au fond, ce que sont de tels phénomènes ou plutôt tâchons d’exprimer clairement le peu que nous en pouvons concevoir. Car, tout en ayant la ferme volonté de demeurer net et exact, il n’est pas possible à l’homme de connaître à fond ni d’analyser complètement des faits qui proviennent bien de lui, mais qui, une fois provenus de lui, sortent du domaine de ses réalités effectives pour n’y plus rentrer, ou, du moins, pour n’y rentrer qu’après avoir subi, de la part d’agents inconnus de nous, de profondes modifications de degré, et même de nature.
L’acte humain, considéré comme source d’énergie s’irradiant en dehors du germe volontaire qui l’ engendra, l’ acte humain affecte tout ce qui est de sa nature, c’est-à-dire tout ce qui est humanité, et tout ce qui est énergie. Cela est axiomal ; et même, si, à des témoignages grossiers comme ceux dont dispose la nature humaine, une telle correspondance passe inaperçue, il n’en est pas moins vrai que toujours elle existe, et que toujours l’émission, même infinitésimale, d’une énergie quelconque affectera en quelque sorte l’énergie universelle, au même titre que le plus petit de tous les nombres affectera le plus considérable des totaux auquel il viendra s’adjoindre. Cela est de nécessité mathématique, comme de nécessité logique. Mais que connaissons-nous donc de l’énergie universelle que viennent si diversement affecter les actes humains ? Nous la connaissons d’une sorte si générale, que les esprits concrets et empiriques ont beau jeu à lui contester même l’existence. N’ insistons cependant point là-dessus : les dernières découvertes scientifiques — les ondes énergétiques de l’éther, l’énergie radiante matérielle et à la fois invisible — ont amplement démontré que nous vivions dans un bain de force potentielle universelle, et que nous étions en somme les objets grâce à quoi la potentialité énergétique se faisait énergie réelle, sous certaines conditions, dans chaque plan. Mais, en démontrant l’ existence de cette toute-puissance indéfinie et indéfiniment pratique, la science, toute expérimentale encore, n’en a précisé ni la valeur, ni le sujet, ni les conditions d’action, d’application et de transformation. Nous apprenons, seulement aujourd’hui, l’existence et quelques rares données du grand problème ; nous n’en voyons point la discussion et la résolution assurées encore.
C’est en ce monde énergétique, encore totalement inconnu hormis l’affirmation de son existence, que vont converger, sans se perdre ou s’annihiler, toutes les énergies partielles émises par les séries des actions humaines. Que savons-nous de la façon dont elles s’y comportent ? et du résultat que donnent leur rencontre et leur addition ? Rien encore ; mais considérons-les jusqu’à leur entrée en ce monde mystérieux, athanor central où tout ce qui est une force s’élabore ; et tâchons, par un raisonnement analogique, de les saisir à leur sortie.
Nous venons d’agir, soit un simple geste, soit une action plus compliquée, ce qui importe peu ; admettons que nous venons d’agir l’acte type, l’unité d’acte, c’est-à-dire l’ acte qui correspond au chiffre un dans tous les plans où il se manifeste.
Cet acte, en dehors du mouvement matériel et de l’impression morale conséquentielle, déplace des énergies, utilise des forces, et cela de deux façons, et toujours de ces deux mêmes façons, quel que soit l’acte produit. La volonté qui a déterminé l’acte est une émission de force, intellectuelle ou spirituelle, comme on voudra (et je dis cela pour ne pas encombrer la discussion de considérations à côté). Une force, à moins qu’elle ne soit émise dans le vide, a des résultantes de même nature qu’elle, mais de valeurs et de directions diverses. Le mouvement volontaire est donc projeté et inscrit dans le plan des idées, et dans l’aura particulière que s’est créée, par les séries de ses volontés antécédentes, l’être humain dont il s’agit.
D’autre part, l’énergie développée sous la volonté pour commettre l’action, ne s’use point à cette action ; elle s’y utilise seulement. Après l’action commise, le but temporaire pour lequel cette énergie fut développée et où elle fut retenue, disparaît, l’énergie émise ne disparaît point ; elle ne se retourne pas vers le centre qui l’a projetée, et ne s’y résorbe pas. Car, si nous pouvions, comme fait le Patagon avec son lasso et le Zélandais avec son boomerang, rappeler à nous les énergies que nous avons extériorisées, nous ne connaîtrions plus aucune fatigue, aucune faim, aucun besoin de sommeil ; nous aurions trouvé le mouvement perpétuel sur le plan psychique, et il est bien probable que, en outre, nous aurions résolu le problème de l’ immortalité de l’ individu.
Si les énergies émises hors de l’individu n’y rentrent point, une fois qu’elles n’ont plus d’application au dehors (soit qu’elles aient manqué, soit qu’elles aient atteint et rempli leur but), comme, d’ autre part, nous ne pouvons concevoir, ni leur perte ni leur anéantissement, nous sommes contraints de conclure que, parallèlement à l’énergie volontaire, elles iront s’inscrire dans l’océan des forces fluidiques qui entoure toute chose créée, toute limite. Ainsi chacune des énergies émises se réunit aux énergies extérieures, de même sens et de même nature qu’elle.
Mais la divergence de valeur et de tenue de ces masses énergétiques, extérieures à l’homme, éclate immédiatement. En effet, les influx successifs de la volonté individuelle, tout en étant projetés hors leur auteur, demeurent marqués à son empreinte spéciale, et lui constituent, hors de lui-même, un foyer distinct avec une aura personnelle, dont il est véritablement le créateur relatif et contingent, et qui l’attache à son composé humain, et qui l’affecte, qui vit au-dessus de lui et tout aussi longtemps que lui. La limite imposée à la liberté de chaque individu ne lui permet point une création extérieure plus complète et plus durable ; mais la liberté identique de l’individu voisin ne permet pas au premier de s’ingérer, le voulût-il, dans la création similaire d’un autre. Et c’est ainsi que les émissions volontaires de chaque composé humain forment des auras énergétiques personnelles, aussi nettement distinctes les unes des autres que les composés humains eux-mêmes auxquels elles correspondent.
Au contraire, les influx successifs de l’énergétique psychique, partant d’un élément du composé humain inférieur à celui qui constitue la marque de la personnalité, ne demeurent pas personnels, dès qu’ils sont sortis de l’individu, et détachés du but où l’individu les faisait tendre. Car si les énergies de la volonté humaine n’ont point d’équivalent hors de l’homme, les énergies psychiques, issues de l’homme et considérées en dehors de lui, sont des dynamismes similaires à tous les dynamismes psychiques, dont l’éther vibre indéfiniment. Elles n’ont donc aucune marque distinctive, et elles vont normalement se fondre dans l’océan fluidique [80] universel, c’est-à-dire s’ajouter au total des énergies dynamiques condensées autour de la race humaine, depuis l’ émission du premier acte du premier représentant de cette race.
Retenons donc que chaque acte humain a deux vibrations, toutes deux bien entendu contingentes : l’une, toujours distincte, dans l’âme volontaire de chaque individu, l’autre, toujours générale, dans l’âme psychique universelle. Le ferme attachement de notre esprit à ces deux conceptions va nous permettre d’entrer avec assurance dans un domaine jusqu’ici peu exploré.
tradução
Os atos que os homens cometem dentro dos limites de sua responsabilidade, mas no pleno conhecimento humano, não podem ser considerados somente como fatos materiais aportando uma modificação temporária a uma ordem física essencialmente passageira ela mesma.
Tampouco eles são meramente os efeitos refletidos da vontade humana, e capazes de fornecer consequências morais e de causar um problema ou uma melhoria nas funções sociais ou nas relações entre os indivíduos.
Eles são também – e sobretudo – emissões de energia, esforços psíquicos, deslocamentos de forças nervosas e imateriais, mudanças de equilíbrio na estática e na dinâmica do mundo invisível, desviações de correntes na aura da humanidade. Estes fenômenos de nossa natureza segunda são tão inegáveis, tão certos em suas consequências, quanto os fenômenos de variações de peso, de densidade e de massa que podemos constatar em nossa natureza imediata; mas como eles são invisíveis – pelo menos geralmente – e porque estão situados em um meio onde os cinco sentidos do homem não poderiam exercer senão um controle fugidio e certamente excepcional, estes fenômenos, que não apelam de forma tangível à nossa atenção, são desconhecidos da multidão, e são contados como nada, ou quase, por aqueles mesmos que suspeitaram mais veementemente de sua existência.
Ora, estão aí precisamente os fenômenos mais importantes que poderiam suscitar a ação humana: são os únicos que habitam, e que, por um jogo de movimentos recíprocos e perfeitamente coordenados, têm uma existência perpétua; são unicamente eles que têm uma resultante sobre todos os planos, um eco em todos os mundos, e que portam neles este caráter de perenidade que, no fundo, deve ter normalmente tudo isto que diz, pensa e age um homem, parcela infinitesimal, mas certa, deste Tudo indizível do qual a Eternidade é apenas uma dimensão.
Esta importância capital e preponderante dos únicos movimentos psíquicos da ação é se determina o mais facilmente que é possível: com efeito, as consequências materiais do ato humano não podem ultrapassar a matéria, nem no tempo nem na extensão; elas estão assim expressamente limitadas ao plano mesmo onde o ato foi cometido; e, por conseguinte, elas são nulas fora do olhar humano.
Assim também as consequências morais ou lógicas do ato voluntário não podem ultrapassar os limites onde se move a vontade e onde se conhece a responsabilidade do autor. Vimos em A Via Metafísica de que modo o próprio status da humanidade atual restringia entre a vida e a morte, para o indivíduo, e entre o estado ante-humano e o estado pós-humano para a espécie, a liberdade e a responsabilidade e, portanto, a sanção. As consequências refletidas da vontade humana têm os mesmos limites da estase, fora da qual esta vontade não se distingue mais, ou, em todo caso, não é mais a vontade que conhecemos, e que nos determina como homens… E estas duas constatações, além de serem o fruto lógico de raciocínios perfeitamente claros e sem ambiguidades ou desvios possíveis, são todas naturais, posto que, seja no plano material, seja no plano voluntário, o homem, em agindo, só influenciou coisas ao poder do homem, ou só sentimentos do domínio humano.
Mas, se consideramos o ato como dispensador de energia, e, por conseguinte, como emissor de vibrações nervosas na atmosfera psíquica, como propulsor de uma onda no oceano fluídico que nos banha e que banha o universo, concebemos imediatamente que o movimento assim produzido, exercendo-se fora do plano humano, escapa ao nosso controle, ao nosso alcance e à nossa responsabilidade (ao menos enquanto responsabilidade limitada do estado humano). E as características típicas destes movimentos são a reter: eles não são controláveis por nós, uma vez emitidos, eles escapam sempre à nossa influência, enfim, e embora, pari-passu às “intervenções de corrente”, esta influência diminua de intensidade até se tornar imperceptível, a série dos movimentos não é menos conhecida1.
Mas, sem nos atermos a considerar estas características, que podemos qualificar de exteriores, veremos, no fundo, o que são estes fenômenos, ou tentemos expressar claramente o pouco que podemos conceber deles. Pois, mesmo pretendendo permanecer claro e exato, não é possível ao homem conhecer a fundo nem analisar completamente fatos que provém dele, mas que, uma fez provindos dele, escapam ao domínio de suas realidades efetivas para não mais voltar, ou, ao menos, para voltar apenas depois de terem sofrido, de parte de agentes desconhecidos para nós, profundas modifições de grau e até de natureza.
O ato humano, considerado como fonte de energia se irradiando para fora do germe voluntário que o engendrou, o ato humano afeta tudo isto que é de sua natureza, quer dizer, tudo isto que é humanidade e tudo isto que é energia. Isso é axiomático; e mesmo, se, a testemunhos grosseiros como aqueles que dispõe a natureza humana, uma tal correspondência passe desapercebida, não é menos verdadeiro que ela sempre existe, e que sempre a emissão, mesmo infinitesimal, de uma energia qualquer, afetará em alguma sorte a energia universal, assim como o menor de todos os números afetará o mais considerável dos totais ao qual vier se ajuntar. Isso é de necessidade matemática, como de necessidade lógica. Mas que então conhecemos da energia universal que vem tão diversamente afetar os atos humanos? Nós a conhecemos de uma maneira tão genérica, que os espíritos concretos e empíricos pelejam a contestar mesmo a existência. Não insistamos no entanto sobre isto: as últimas descobertas científicas – as ondas energéticas do éter, a energia radiante material e ao mesmo tempo invisível – demonstraram amplamente que vivemos em um banho de força potencial universal, e que somos em suma os objetos graças aos quais a potencialidade energética se faz energia real, sob certas condições, em cada plano. Mas, em demonstrando a existência desta plenipotência indefinida e indefinidamente prática, a ciência, ainda inteiramente experimental, dela não precisou nem o valor, nem o sujeito, nem as condições de ação, de aplicação e de transformação. Aprendemos, somente hoje em dia, a existência e alguns raros dados do grande problema; dele não vemos ainda a discussão e a resolução asseguradas.
É neste mundo energético, ainda totalmente desconhecido fora da afirmação de sua existência, que vão convergir, sem se perder ou se aniquilar, todas as energias parciais emitidas pelas séries das ações humanas. Que sabemos da maneira pelas quais se comportam? E do resultado que dão seu encontro e sua adição? Nada ainda; mas as consideremos até sua entrada neste mundo misterioso, atanor central onde isto que é uma força se elabora; e tentemos, por um raciocínio analógico, captá-las à sua saída.
Viemos a agir, seja um simples gesto, seja uma ação mais complicada, isto pouco importa; admitamos que viemos a agir o ato tipo, a unidade do ato, quer dizer o ato que corresponde à cifra um em todos os planos onde se manifesta.
Este ato, fora do movimento material e da impressão moral consequencial, desloca energias, utiliza forças, e isto de duas maneiras, e sempre destas mesmas duas maneiras, qualquer que seja o ato produzido. A vontade que determinou o ato é uma emissão de força, intelectual ou espiritual, como se queira (e digo isso para não carregar a discussão de considerações laterais). Uma força, a menos que não seja emitida no vazio, tem resultantes de mesma natureza que ela, mas de valores e de direções diversos. O movimento voluntário é assim projetado e inscrito no plano das ideias e na aura particular que se criou, pelas séries de suas vontades antecedentes, o ser humano do qual se trata.
Por outro parte, a energia desenvolvida sob a vontade para cometer a ação, não se consome nesta ação; ela dela apenas se utiliza. Após cometida a ação, a meta temporária para a qual esta energia foi desenvolvida, e onde ela foi retida, desaparece, a energia emitida não desaparece; ela não se retorna em direção ao centro que a projetou, e nem aí se reabsorve. Pois, se pudessemos, como faz o Patagon com seu laço, e o zeelandês com seu bumerangue, chamar de volta a nós as energias que exteriorizamos, não conheceríamos nenhuma fadiga, nenhuma fome, nenhuma necessidade de sono; teriámos encontrado o movimento perpétuo no plano psíquico, e é bem provável que, além disto, tivéssemos resolvido o problema da imortalidade do indivíduo.
Se as energias emitidas fora do indivíduo não retornam a ele, uma vez que elas não têm mais aplicação fora (seja que falharam, seja que atingiram e preencheram sua meta), como, por outro lado, não podemos conceber nem sua perda nem sua extinção, somos obrigados a concluir que, paralelamente à energia voluntária, elas irão inscrever-se no oceano das forças fluídicas que envolvem toda coisa criada, todo limite. Assim, cada uma das energias emitidas reune-se às energias exteriores, de mesmo sentido e natureza que ela.
Mas a divergência de valor e de emissão destas massas energéticas, exteriores ao homem, rompe-se imediatamente. Com efeito, os influxos sucessivos da vontade individual, em sendo projetados para fora de seu autor, permanecem vinculados à sua marca especial, e lhe constituem, fora dele mesmo, um foco distinto com uma aura pessoal, do qual ele é verdadeiramente o criador relativo e contingente, e que o atém ao seu composto humano, e que o afeta, que vive acima dele e tanto tempo quanto ele. O limite imposto à liberdade de cada indivíduo não lhe permite uma criação exterior mais completa e mais durável; mas a liberdade idêntica do indivíduo vizinho não permite ao primeiro de se ingerir, queira ele, na criação similar de um outro. E é assim que as emissões viluntárias de cada composto humano formam auras energéticas pessoais, tão claramente distintas umas das outras quantos os próprios compostos humanos eles mesmos aos quais elas correspondem.
Ao contrário, os influxos sucessivos da energética psíquica, partindo de um elemento do composto humano inferior àquele que constitui a marca da personalidade, não permanecem pessoais, desde quando sairam do indivíduo, e destacados da meta à qual o indivíduo os fez tender. Pois se as energias da vontade humana não têm equivalente fora do homem, as energias psíquicas, saídas do homem e consideradas fora dele, são dinamismos similares a todos os dinamismos psíquicos, cujo éter vibra indefinidamente. Elas não possuem portanto nenhuma marca distintiva, e vão normalmente fundir-se no oceano fluídico universal, quer dizer, se ajuntar ao total das energias dinâmicas condensadas em torno da raça humana, desde a emissão do primeiro ato do primeiro representante desta raça.
Guardemos portanto que cada ato humano tem duas vibrações, todas as duas contingentes: uma, sempre distinta, na alma voluntária de cada indivíduo, e a outra, sempre geral, na alma psíquica universal. O firme ater-se de nosso espírito a estas duas concepções vai nos permitir entrar com segurança num domínio até aqui pouco explorado.