Saint-Martin: EXPÉRIENCE PERSONNES ET UNITÉ

J’ai donc pu croire n’offrir à mes semblables que des vérités faciles à apercevoir, en leur disant que ce qu’ils cherchent n’est que dans le centre, que par cette raison, tant qu’ils ne feront que parcourir la circonférence, ils ne trouveront rien, et que ce centre, qui doit être unique dans chaque être, nous était indiqué par ce carré universel qui se montre dans tout ce qui existe, et se trouve écrit partout en caractères ineffaçables.

Si je ne leur ai fait connaître que quelques-uns des moyens de lire dans ce centre fécond, qui est le seul Principe de lumière, c’est qu’indépendamment de mes obligations, c’eût été leur nuire que de ME dévoiler davantage; car, très certainement, ils ne m’auraient pas cru; c’est donc, comme je ME le suis promis, à leur propre expérience que je les rappelle, et jamais, comme homme, je n’ai prétendu avoir d’autres droits.

Mais quelque peu nombreux que soient les moyens dont je leur ai donné des idées, et les pas que je leur ai fait faire dans la carrière, ils ne pourront manquer d’y prendre quelque confiance, en voyant l’étendue qu’elle a découvert à leurs yeux, et l’application que nous en avons faite sur un si grand nombre d’objets différents.

Car je ne présume pas que ce champ, par cette raison qu’il est infiniment vaste, puisse leur paraître impraticable, et il serait contraire à toutes les lois de la Vérité de prétendre que ce fût la multitude et la diversité des objets qui fût interdite à la connaissance de l’homme. Non, si l’homme est né dans le centre, il n’est rien qu’il ne puisse voir, rien qu’il ne puisse embrasser; au contraire, la seule faute qu’il puisse commettre, c’est d’isoler et de démembrer quelques parties de la science, parce qu’alors c’est attaquer directement son principe, en ce que c’est diviser l’Unité.

(Tableau naturel.)

Louis-Claude de Saint-Martin