Original
L’homme peut partir de l’évidence intellectuelle, de la participation directe à la toute-conscience du Soi, et alors les arguments venant du dehors et se réclamant d’une certitude objective – censée pouvoir invalider la certitude intérieure – ne compteront plus.
Mais l’homme peut partir aussi d’une certitude extérieure, d’un fait divin, d’un miracle, et si c’est là la terre ferme sous ses pieds, les arguments se réclamant d’une évidence intérieure – non pour invalider le miracle, mais pour contester le caractère absolu qu’on lui prête, – n’auront plus aucun poids.
Méditation intellective et prière passionnelle, – opposition extrême qui ne signifie point que toute prière soit passionnelle ni que toute méditation soit intellective.
Quand l’individu fausse ces deux positions en usurpant le « Dieu-Sujet » ou le « Dieu-Objet », il tombe respectivement dans le rationalisme ou dans le fétichisme. (Frithjof Schuon, Perspectives spirituelles et faits humains)
Cutsinger
A man may begin with what is intellectually evident, with a direct participation in the all-consciousness of the Self, and in this case arguments coming from outside and resting on an objective certainty— presumed to invalidate the inward certitude—will count for nothing. But a man may also begin with an outward certainty, a divine fact, a miracle, and if this is the solid ground beneath his feet, arguments claiming to represent inward evidence—not in such a way as to invalidate the miracle but so as to contest the absolute character attributed to it—will no longer carry any weight.
Intellective meditation and passional prayer—an extreme opposition, which in no way means all prayer is passional or all meditation intellective.
When an individual falsifies these two positions by usurping “God-Subject” or “God-Object”, he falls into rationalism in the one case and into fetichism in the other.