Setenta-Dois

NÚMEROS — SETENTA-DOIS

Jean Robin: SETH O REI MALDITO

Le nombre 72 apparaît très souvent dans l’Ecriture sainte, en un contexte délibérément mystérieux. Il existe en effet une constante équivoque entre 70 et, justement, 72, qui en semble la « version » ésotérique. Si saint Luc (chap.10) nous dit que le Christ désigna 70 disciples, la Vulgate, s’appuyant sur plusieurs manuscrits grecs ainsi que sur les versions syriaques, en mentionne 72. De même, comme le souligne Raoul Auclair dans la Fin des Temps (Éd. Fayard, 1973), « il semble bien que, portant officiellement le nom des Septante, les traducteurs que Ptolémée Philadelphe, roi d’Egypte, réunit pour traduire de l’hébreu en grec les cinq livres de Moïse, furent en réalité septante et deux. »

La clef de ces mystères ne se trouverait-elle pas au IIe chapitre (v. 16) du… Livre des Nombres, où l’on voit Yahvé ordonner à Moïse d’assembler 70 des anciens d’Israël. Or, Moïse étant sorti, « il rapporta au peuple les paroles de Yahvé, et il assembla soixante-dix hommes des anciens du peuple et les plaça autour de la tente. Yahvé descendit dans la nuée et parla à Moïse : il prit de l’esprit qui était en lui et le mit sur les soixante-dix anciens, et dès que l’esprit reposa sur eux ils prophétisèrent (…) Deux hommes, l’un nommé Eldad et l’autre Médad, étaient restés dans le camp et l’esprit reposa aussi sur eux, ils étaient parmi les inscrits, mais ils ne s’étaient pas rendus à la tente ; et ils prophétisèrent dans le camp. » Ainsi, c’étaient bien 72 anciens qui avaient été « élus ». (On n’aura pas manqué de remarquer l’analogie entre les 72 anciens d’Israël et les 72 disciples du Christ, sans parler des 72 livres que comptent, ensemble, l’Ancien et le Nouveau Testament.)

Il semblait donc bien que via le judaïsme (avec Moïse, héritier de la sagesse égyptienne) et le christianisme, se fût perpétuée la tradition symbolique des 72 compagnons de Seth, induisant en quelque sorte au sein des religions exotériques la notion de « hiérarchie parallèle ». Il le semblerait d’autant plus que la Kabbale juive attribue le nombre 72 au Nom improférable. Or, voici, selon R. Auclair (op. cit.), le mode d’analyse du nom de YHWH, donnant le nombre de l’Homme Universel (comme Aum et Amen) :

Chaque lettre ayant comme l’on sait une valeur numérale, ce triangle qui, bien sûr, évoque la pyramide, peut encore s’écrire ainsi, la lecture s’effectuant de droite à gauche :

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Números e Geometria