Waley
He who aims at life achieves death.
If the “companions of life” are thirteen,
So likewise are the “companions of death” thirteen.
How is it that the “death-stops” in man’s life
And activity are also thirteen?
It is because men feed life too grossly.
It is said that he who has a true hold on life,
When he walks on land does not meet tigers or wild buffaloes;
In battle he is not touched by weapons of war.
Indeed,
A buffalo that attacked him would find nothing for its horns to butt,
A tiger would find nothing for its claws to tear,
A weapon would find no place for its point to enter in.
And why?
Because such men have no “death-spot” in them.
Wieger
A. Les hommes sortent dans la vie, et rentrent dans la mort.
B. Sur dix hommes, trois prolongent leur vie [par l’hygiène], trois hâtent leur mort [par leurs excès], trois compromettent leur vie par l’attache qu’ils y ont, [un seul sur dix conserve sa vie jusqu’au terme, parce qu’il en est détaché].
C. Celui qui est détaché de sa vie, ne se détourne pas pour éviter la rencontre d’un rhinocéros ou d’un tigre ; il se jette dans la mêlée sans cuirasse et sans armes ; et cela sans éprouver aucun mal ; car il est à l’épreuve de la corne du rhinocéros, des griffes du tigre, des armes des combattants. Pourquoi cela ? parce que, extériorisé par son indifférence, il ne donne pas prise à la mort.
Duyvendak
De serviteurs de la vie, il y en a trois sur dix ; de serviteurs de la mort, il y en a trois sur dix ; et de ceux qui, en entretenant la vie, par tous leurs actes se pressent vers leur lieu de trépas, il y en a aussi trois sur dix.
Comment cela se fait il ? Par l’excès de leur effort pour entretenir la vie.
En effet, j’ai entendu dire que celui qui a une bonne prise sur la vie, quand il voyage par terre, ne rencontre ni rhinocéros ni tigres ; quand il s’en va au combat, ne porte ni cuirasse ni armes. Le rhinocéros ne trouve en lui aucun endroit où enfoncer sa corne ; le tigre ne trouve en lui aucun endroit où faire entrer ses griffes ; les armes ne trouvent en lui aucun endroit où le percer de leurs lames.
Comment cela se fait il ? Parce qu’il n’a aucun lieu de trépas.
Matgioi
Pour un enfant qui naît, huit morts. On pronostique dix naissances, il n’y en a que trois ; les hommes donnent naissance à des enfants ; au moindre contact, les voici morts. Ainsi il naît dix, il reste trois. Pourquoi ce mal ? Parce qu’aujourd’hui les hommes veulent trop posséder, et vivre, et produire. Qui écoute assidûment la Voie peut créer et vivre ; en marchant sur sa route, il n’a pas besoin de se détourner du tigre. Qui va en guerre et n’a pas assez de défenses, en un clin d’œil ne sait où se cacher, meurt et ne peut être sauvé. Contre le Sage, le tigre ne peut user ses ongles, le soldat ne peut briser la pointe de son épée. Pourquoi ? En suivant la Voie, le Sage qui est sur la terre ne peut pas mourir.
Haven
Sair da vida é entrar na morte.
Três entre dez são os companheiros da vida.
Três entre dez são os companheiros da morte.
Três entre dez vivem a vida humana e assim revolvem a terra da morte.
Por que?
Porque vivem sua existência com ansiedade.
Aprendi que quem se empenha em harmonizar sua vida pode caminhar sem se desviar do rinoceronte e do tigre. Pode entrar na batalha sem couraças e armas.
Pois nada há nele vulnerável ao chifre.
Nada há vulnerável às garras.
Nada há vulnerável à espada.
Ele não pertence mais à terra da morte.
Mitchell
O Mestre se abandona ao que quer que o momento traga.
Sabe que vai morrer, e nada tem para se agarrar:
nenhuma ilusão em sua mente, nenhuma resistência em seu corpo.
Não pensa sobre suas ações;
elas fluem do âmago de seu ser.
Não guarda nada da vida;
portanto está pronto para a morte,
como um homem pronto para dormir
depois de um bom dia de trabalho.
Legge
Men come forth and live; they enter [again] and die.
Of every ten three are ministers of life [to themselves]; and three
are ministers of death.
There are also three in every ten whose aim is to live, but whose
movements tend to the land [or place] of death. And for what reason?
Because of their excessive endeavours to perpetuate life.
But I have heard that he who is skilful in managing the life
entrusted to him for a time travels on the land without having to shun
rhinoceros or tiger, and enters a host without having to avoid buff
coat or sharp weapon. The rhinoceros finds no place in him into which
to thrust its horn, nor the tiger a place in which to fix its claws,
nor the weapon a place to admit its point. And for what reason?
Because there is in him no place of death.