Blofeld: samsara = Nirvana

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La doctrine Vajrayana offre deux précieux aperçus sur la vérité, l’un d’entre eux étant commune à toutes les sectes mahayana, l’autre un secret jadis bien gardé. Ce sont: la reconnaissance de l’identité du samsara et du Nirvana; et un concept hautement ésotérique – «Je suis le Bouddha!»

Le Samsara est le flux universel dans lequel les êtres sont condamnés à errer aussi longtemps que persiste l’illusion de l’existence indépendante née de l’ego, notre monde n’étant qu’une fraction infinitésimale du tout. Le Nirvana est l’être-non-être ultime au-delà de la conception humaine et ne doit pas être atteint avant que le dernier fragment de l’illusion de l’ego ait été abandonné. Pourtant, le samsara et le Nirvana ne sont pas deux! Il n’y a pas d’aller de l’un à l’autre, et il n’y a pas d’êtres individuels pour faire le voyage; il n’y a qu’une chute de l’illusion, une reconnaissance soudaine des choses telles qu’elles sont réellement, une révélation de la vraie nature de soi et de tous les soi qui pourraient jamais être. Pour employer une analogie simple – un enfant né et élevé dans une pièce obscure doit concevoir son environnement comme dépourvu de couleur et de forme visuelle; alors la lumière apparaît et tout semble glorieusement différent; pourtant la pièce est la même, rien n’a changé, sauf la conception de l’enfant de son environnement.

«Je suis le Bouddha!» Si «le Bouddha» est pris pour signifier l’Ultime, ce que les mystiques théistes appellent la Divinité, on verra que ces mots formidables incarnent l’essence même de la perception mystique. Celui qui les comprend s’aperçoit qu’il est à la fois adorateur et adoré, l’individu et l’universel, un être apparemment insignifiant mais en vérité divin! De cette perception découlent trois obligations: traiter tous les êtres, aussi répugnants soient-ils, comme des incarnations de l’essence sacrée; reconnaître tous les sons, peu importe comment ils offensent l’oreille, en tant que composantes du son sacré; et de se rappeler que nulle part dans tout l’univers n’est autre que le Nirvana, si dense que soient les sombres nuages ​​de l’illusion. Par conséquent, quoi qu’il arrive, l’adepte est vêtu de divinité; avec son œil de sagesse, il perçoit la sainteté de tous les êtres, de tous les sons, de tous les objets; et son cœur de sagesse génère une compassion sans mesure.


Blofeld

Vajrayana doctrine offers two precious insights into truth one of them common to all Mahayana sects, the other a once closely guarded secret. They are: recognition of the identity of samsara and Nirvana; and a highly esoteric concept – ‘I am the Buddha!’

Samsara is the universal flux wherein beings are doomed to wander for as long as the ego-born delusion of independent existence persists, our world being but an infinitesimal fraction of the whole. Nirvana is the ultimate being-non-being beyond human conception and not to be attained until the last shred of ego-delusion has been discarded. Yet samsara and Nirvana are not two! There is no going from the one to the other, nor are there any individual beings to make the journey; there is only a falling away of illusion, a sudden recognition of things as they really are, a revelation of the true nature of the self and of all selves that ever could be. To employ a simple analogy -a child born and reared in a pitch-dark room must conceive of his surroundings as devoid of colour and visual form; then light appears and everything seems gloriously different; yet the room is the same, nothing has changed but the child’s conception of his surroundings.

‘I am the Buddha!’ If ‘the Buddha’ is taken to signify the Ultimate, that which theistic mystics call the Godhead, it will be seen that these tremendous words embody the very essence of mystical perception. One who understands them perceives himself to be both worshipper and worshipped, the individual and the universal, a being seemingly insignificant but in truth divine! From this perception stem three obligations: to treat all beings, however outwardly repugnant, as embodiments of the sacred essence; to recognise all sounds, no matter how they offend the ear, as components of sacred sound; and to recollect that nowhere throughout the universe is other than Nirvana, however dense the dark clouds of illusion. Therefore, whatever befalls, the adept is clothed in divinity; with his eye of wisdom, he perceives the holiness of all beings, all sounds, all objects; and his heart of wisdom generates measureless compassion.

John Blofeld