Le nom de Bandarra, qui est en fait l’appellation du cordonnier prophète, en est venu à désigner, au sein de l’Ordre du Christ, l’un quelconque des Frères qui assumaient la même lumière, ou, au sens figuré, le même degré. Ainsi la plupart des prophéties, ou trésors, dites à propos de Bandarra n’ont rien à voir avec la personne humaine du cordonnier de Trancoso. Surtout, il y a ce qu’on appelle le Tiers Corps, l’œuvre prophétique la plus complète (au sens artistique ou intellectuel, pour ainsi dire) qui ait été vue dans le monde. Au lieu du désordre de l’intelligence, dont on peut dire qu’il distingue tout l’art prophétique, de l’Apocalypse à Nostradamus, il y a une systématisation rigoureuse, une géométrie de la prédiction. Le langage, il est vrai, est symbolique, mais aussi le langage général des enseignements supérieurs, dont la prophétie est aussi un cas particulier.
L’Apocalypse, par exemple, est une vision mystique ; Le Troisième Corps de Bandarra est une vision rationnelle.