Après tout, le contenu des mystères est résumé dans des enseignements, sur trois ordres de choses, dont on a toujours considéré qu’ils ne devaient pas être révélés à la généralité des hommes. On a toujours pensé que ces enseignements donnés par les religions devaient être adaptés à l’esprit de ceux qui les reçoivent, et comme beaucoup d’entre eux — telle est l’opinion des initiés — sont d’une nature telle que le peuple en général ne comprendrait pas eux, et que par conséquent, comprenant ceux qui sont pervertis, seraient troublés par lui, il s’ensuit qu’on a pensé que ces enseignements devaient être divisés en deux ordres : exotériques ou profanes ceux qui sont exposés afin que tous puissent être enseignés ; ésotériques ou occultes ceux qui, étant plus vrais, ou tout à fait vrais, ne doivent être donnés qu’à des individus préalablement préparés, peu à peu préparés, à les recevoir. Cette préparation s’appelait et s’appelle initiation. Et cette initiation est elle-même graduelle dans tous les Mystères, et arrangée de telle sorte que l’individu inapte à recevoir ces enseignements occultes se révèle tel avant qu’ils ne lui soient pleinement donnés.
Que ces enseignements occultes soient vrais ou simplement des spéculations abstruses, c’est une autre affaire. Si les hiérophantes de l’occulte ont, en effet, une plus grande connaissance de la vérité pure que nous, profanes, qui la cherchons, si nous la cherchons, par la lecture ; ou méditation, ou intelligence discursive et dialectique – on ne peut pas savoir. Tout cela peut être sincèrement cru par les initiés, et être faux. L’occulte peut avoir ses propres hallucinations, ses propres erreurs.
Quoi qu’il en soit, il est certain que les enseignements donnés dans les mystères embrassent trois ordres de choses : (1) la vraie nature de l’âme humaine, de la vie et de la mort, (2) la vraie manière d’entrer en contact avec le forces secrètes de la nature et les manipuler, et (3) la vraie nature de Dieu ou des Dieux et la création du monde. Ce sont respectivement le secret alchimique, le secret magique et le secret mystique. La première est dite alchimique parce que les enseignements s’y rapportant sont généralement donnés à travers des symboles de la soi-disant alchimie, qui n’est rien de plus, comme on le sait maintenant clairement, qu’un langage symbolique.