Shamkara: Le véritable sujet est toujours la Conscience

Le mental subit tous ces changements ; voilà une constatation qui est à la portée de tous. Or, en raison même de sa nature inconstante, le mental est un objet de perception. Le véritable sujet est toujours la Conscience ; c’est elle, en effet, qui perçoit le mental, car elle enregistre les diverses modifications qui affectent ce dernier. La Conscience perçoit tous ces états parce qu’elle est, elle-même, une unité, et, bien que ces états soient, par nature, distincts les uns des autres, ils se trouvent reliés les uns aux autres par leur substrat commun : la pure Conscience (cit) ou le Soi (âtman).

Pour cette Conscience, il n’est ni lever, ni coucher ; jamais elle ne croit; jamais non plus elle ne décroît ; elle brille toujours de son propre éclat, et, sans le secours d’une lumière étrangère, elle illumine tout ce qui est perçu en tant qu’objet1.


  1. en tant qu’objet : c’est-à-dire toutes les entités perçues. « Lorsque Cela resplendit, l’univers tout entier resplendit » (kathôpanisad, V. I5). En effet, il n’existe pas d’« autre lumière qui puisse illuminer l’âtman ; l’âtman (ou le Soi) brille de son propre éclat. 

Sankara (séc. VIII)