Corbin (HL:24-27) – A ideia hermética da Natureza Perfeita

Essa ideia do “homem de luz” pode ser encontrada desde o sufismo de Najm Kobrâ, onde as expressões árabes shakhs min nur, shakhs nurani dão o equivalente à expressão grega φωτεῖνος ἄνθρωπος. Quanto a esta última, ela aparece nos documentos herméticos transmitidos a nós graças a Zozimus de Panópolis (século III), o famoso alquimista cuja doutrina medita sobre as operações metalúrgicas reais como tipos ou símbolos de processos invisíveis, de transmutações espirituais (4). Essa doutrina se refere tanto a um gnosticismo cristão representado pelos “Livros dos Hebreus” quanto a um platonismo hermético representado pelos “Livros Sagrados de Hermes”. Comum a ambos é uma antropologia que extrai a ideia do homem de luz da seguinte maneira: há o Adão terrestre, o homem carnal exterior (σάρκινος ἄνθρωπος) sujeito aos elementos, às influências planetárias e ao destino; as quatro letras que compõem seu nome “cifram” os quatro pontos cardeais do horizonte terrestre (5). E há o homem de luz (φωτεῖνος ἄνθρωπος), o homem espiritual oculto, o polo oposto do homem corpóreo: phôs. Trata-se de uma homonímia que atesta, assim, na própria língua, a existência do homem de luz: φῶς, luz e φῶς, homem, o indivíduo por excelência (o herói espiritual, correspondente, nesse sentido, ao persa javânmard). Adão é o arquétipo dos homens de carne; Phôs (cujo nome próprio pessoal era conhecido apenas pelo misterioso Nicotheos) é o arquétipo não dos humanos em geral, mas dos homens de luz: os φῶτες.

Phôs préexistait, innocent et paisible, dans le Paradis; les archontes le persuadèrent, par une ruse, de revètir l’Adam corporel. Or c’est ce dernier, explique Zozime, que les Hellènes appellent Epiméthée, et qui reçut de Prométhée-Phôs, son frère, le conseil de ne pas accepter les dons de Zeus, c’est-à-dire le lien qui asservit au Destin, aux puissances de ce monde. Prométhée est l’homme de lumière orienté et orientant vers la lumière, parce qu’il suit son propre guide de lumière. Ne peuvent l’entendre ceux qui n’ont qu’une ouïe corporelle, car ceux-là sont soumis à la puissance du Destin, aux puissances collectives; seuls entendent son adjuration et son conseil ceux qui ont une ouïe spirituelle, c’est-à-dire des sens et des organes de lumière. Et déjà ici nous pouvons relever l’indication d’une physiologie de l’homme et de ses organes subtils.

Quant aux précisions concernant le Guide de lumière, nous les recueillons à la fois chez Zozime et chez les gnostiques auxquels lui-mème référait. C’est en effet cet homme de lumière qui parle par les lèvres de Marie-Magdeleine, lorsqu’elle assume, au cours des entretiens initiatiques du Ressuscité avec ses disciples, le rôle prépondérant que lui confère le livre de la Pistis Sophia, Nouveau Testament de la religion de l’homme de lumière : « La puissance qui est sortie du Sauveur et qui est maintenant l’homme de lumière à l’intérieur de nous… Mon Seigneur! non seulement l’homme de lumière en moi a des oreilles, mais mon âme a entendu et compris toutes les paroles que tu as dites… L’homme de lumière en moi m’a guidée ; il s’est réjoui et a bouillonné en moi comme désirant sortir de moi et passer en toi. » De mème que Zozime oppose, d’une part, Prométhée-Phôs et son guide de lumière qui est le « fils de Dieu », et d’autre part l’Adam terrestre et son guide, l’Antimimos, le « contrefacteur », de mème dans le livre de la Pistis Sophia : « C’est moi, déclare le Ressuscité, qui vous ai apporté la puissance qui se trouve en vous et qui est issue des douze sauveurs du Trésor de Lumière. »

Par la mème interversion et réciprocité qui, dans le soufisme, fera du « Témoin céleste » simultanément le Contemplé et le Contemplant, l’homme de lumière apparaît à la fois comme le guide et le guidé; cette communicatio idiomatum nous avertit déjà que la bi-unité, l’unité dialogique, ce ne peut être l’association de Phôs et de l’Adam charnel, lequel suit un autre guide. La Lumière n’entre pas en composition avec la Ténèbre démoniaque ; celle-ci est la prison de Phôs, dont il lutte pour se séparer et qui retournera à sa négativité première. La syzygie de lumière, c’est Prométhée-Phôs et son guide le « fils de Dieu ». Par là mème aussi se trouve précisée une structure qui a été exposée cependant à toutes sortes de méprises. Par « la puissance qui se trouve en vous », en chacun de vous, il ne peut s’agir d’un guide collectif, d’une manifestation et d’un rapport collectivement identiques pour chacune des âmes de lumière. Pas davantage, ce ne peuvent être ni le macrocosme ni l’Homme universel (Insân kollî) qui assument le rôle de contrepartie céleste de chaque microcosme. Le prix infini attaché à l’individualité spirituelle rend inconcevable que son salut consiste en son absorption dans une totalité, fut-elle mystique. Ce qu’il importe de voir, c’est qu’il s’agit d’une analogie de rapports supposant quatre termes, et c’est au fond ce qu’a admirablement exprimé l’angélologie de la gnose Valentinienne : les Anges de Christ sont Christ lui-mème, parce que chaque Ange est Christ rapporté à l’existence individuelle. Ce que Christ est pour l’ensemble des âmes de Lumière, chaque Ange l’est pour chaque âme. Autant de fois il y a de ces dyades, autant de fois se reproduit la relation constitutive du plérôme de Lumière. Relation en effet si fondamentale qu’elle se retrouve dans le manichéisme, et c’est elle encore qui dans la « théosophie orientale » de Sohravardî nous permettra de concevoir le rapport entre la Nature Parfaite du mystique et l’Ange archétype de l’humanité (identifié avec l’Esprit-Saint, l’Ange Gabriel de la Révélation qorânique, l’Intelligence active des philosophes avicenniens). Ce que cette Figure est pour l’ensemble des âmes de lumière émanées d’elle-mème, chaque Nature Parfaite l’est respectivement pour chaque âme. C’est à la conception de ce rapport que nous acheminent les textes hermétistes de langue arabe concernant cette Nature Parfaite.

Entre estos textos, el más importante de los actualmente conocidos es la obra atribuida a Majrîtî: Ghâyat alâ ‘Makîm (Objetivo del sabio), redactado sin duda en el siglo XI, pero cuyos materiales son mucho más antiguos puesto que nos dan a conocer en detalle la religión y el ritual de los sabeos de Harrán. Aquí la Naturaleza Perfecta es descrita como «el Ángel del filósofo», iniciadora y preceptora del filósofo, y finalmente como el objeto y el secreto de toda la filosofía, la figura rectora de la religión personal del sabio. En cada ocasión, la descripción pone de relieve el rasgo fundamental: la Naturaleza Perfecta no puede manifestarse «en persona» más que a aquel cuya naturaleza es perfecta, es decir, al hombre de luz; su relación es ese unus-ambo donde cada uno de los dos asume simultáneamente la posición de yo y tú, imagen y espejo: mi imagen me mira por mi propia mirada y yo le miro por su propia mirada.

«Lo primero que tienes que hacer por ti mismo es meditar atentamente tu entidad espiritual (rûhânîyato-ka, “tu ángel”) que te gobierna y que está asociada a tu astro, a saber, tu Naturaleza Perfecta, la que el sabio Hermes menciona en su libro diciendo: “Cuando el microcosmo que es el hombre llega a ser perfecto en naturaleza, su alma es entonces homóloga al sol fijo en el cielo que con sus rayos ilumina todos los horizontes. De forma similar se alza en el alma la Naturaleza Perfecta; sus rayos bañan y penetran las facultades de los órganos sutiles de la sabiduría; los atraen, los hacen levantarse en el alma, del mismo modo que los rayos del sol atraen las energías del mundo terrenal y las hacen subir a la atmósfera”.» Se sugiere, pues, que la relación entre la Naturaleza Perfecta y su alma es idéntica a la que establece el salmo compuesto por Sohravardî a su propia Naturaleza Perfecta, en el que el alumbrador es el alumbrado, y simultáneamente el alumbrado es el alumbrador. «El sabio Sócrates ha declarado: se llama Naturaleza Perfecta al sol del filósofo, a la vez raíz original de su ser y rama surgida de él. Se preguntó a Hermes: “¿Cómo se llega a conocer la sabiduría? ¿Cómo se la hace descender hasta aquí?”. “Por la Naturaleza Perfecta”, respondió. “¿Cuál es la raíz de la sabiduría?” “La Naturaleza Perfecta” “¿Cuál es la clave de la sabiduría?” “La Naturaleza Perfecta” “¿Qué es, pues, la Naturaleza Perfecta?”, se le preguntó. “Es la entidad celestial, el Ángel del filósofo, aquel que está unido a su astro, aquel que lo gobierna, le abre los cerrojos de la sabiduría, le enseña lo que es difícil, le revela lo que es justo, tanto durante el sueño como durante el estado de vigilia”. » «Sol del filósofo», dice Hermes; en Najm Kobrâ, el homólogo de la Naturaleza Perfecta, el «testigo en el cielo», el maestro personal suprasensible, se define como «sol del misterio», «sol del corazón», etc.; y un relato extático de Sohravardi nos mostrará cuándo y cómo se levanta ese sol que no es ni del oriente ni del occidente terrestres. Hasta tal punto la Naturaleza Perfecta es el secreto supremo que nuestro texto nos dice también que es el único aspecto de la teosofía mística que los sabios no revelaron jamás sino a sus discípulos, y que no permitieron que circulara sino entre ellos, ya fuese oralmente o por escrito.

Henry Corbin (1903-1978)